L’interdépendance est un principe universel. Tout est interdépendant ; rien n’est autonome et autosuffisant. Il n’est pas d’être, il n’est que de l’ « inter-être ». L’enseignement du Bouddha sur l’interdépendance est une façon particulière d’exprimer l’absence d’entité ou d’ego, la vacuité d’être propre (shunyata), tant dans le sujet qui perçoit que dans les objets saisis.
L’interdépendance est naturellement omniprésente, que ce soit au niveau cognitif, biologique, écologique, économique et social. Nous dépendons tous les uns des autres. « Je » dépends de ce qui est « autre que moi ». Ce que nous appelons « moi » est fait d’éléments non-moi. Nous sommes la coalescence d’agrégats transitoires comme le corps, les sensations, les perceptions, la conscience. Pour ne prendre que l’exemple du corps, sa santé dépend de l’équilibre de ses constituants organiques et chimiques, des aliments consommés, du mode de vie, et pour aller vite, de l’environnement global. Notre état intérieur est lui-même le produit de causes et de conditions spécifiques. Aujourd’hui, ce que nous sommes en tant qu’être humain, tout ce que nous utilisons et consommons, nous le devons à d’autres.
(à suivre)