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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 10:29


centre international du vitrail à Chartres

 rencontre avec un maître-verrier
Chartres évoque spontanément pour chacun la cathédrale et ses vitraux. Le Centre international du Vitrail qui se trouve dans cette ville organise actuellement et jusqu'en septembre 1999 une exposition «Lumière et création» portant sur le travail de quatre grands ateliers représentatifs de l'évolution de l'art du vitrail en France. Présentation des ateliers, des verres colorés, des techniques actuelles, des recherches, en résumé l'art du vitrail aujourd'hui.
Parmi eux, Jean Mauret a contribué à la restauration de nombreux édifices, produit des oeuvres personnelles dans beacoup d'églises romanes et réalise aussi des vitraux pour des peintres contemporains. Son travail est orienté vers une recherche de la simplicité et il aborde le vitrail dans son rapport à l'espace et en tant que filtre de la lumière..

Jean Mauret nous a accueilli chez lui et a bien voulu répondre aux questions de Monde du Graal

MDG : Merci de nous accueillir aujourd'hui dans votre atelier de Saint Hilaire en Lignières,atelier pratiquement adossé à l'église de ce village du Berry. Pouvez-vous nous dire ce que représente pour vous le vitrail ?

J.M. : Pour moi, le vitrail c'est de l'architecture. Quand on construit une maison, on y prévoit des fenêtres. Elles sont faites d'une certaine manière et souvent avec des formes et des dimensions très différentes suivant le pays où l'on se trouve. La répartition des ouvertures dans une architecture est ce qui en détermine le caractère intrinsèque.

Le vitrail est le prolongement de cette démarche. A partir d'une lumière blanche et uniforme, on cherche à moduler l'espace intérieur de l'édifice. La lumière naturelle extérieure qui vient frapper le vitrail est alors transformée et acquiert des qualités nouvelles.

MDG : Qu'entendez-vous par «qualités nouvelles» ?

J.M. : De par sa nature spirituelle, l'être humain donne une empreinte particulière à tout ce qu'il touche. Chaque objet fabriqué par lui est ainsi marqué du sceau du spirituel car il en a modifié le rayonnement par son activité. Ces transformations sont bien sûr de qualités différentes suivant la maturité des individus et leur prise de conscience.

La matière se trouve en quelque sorte «spiritualisée» par son intervention. Le jardin qui s'étend devant nous est différent de la nature à l'état sauvage parce que nous avons décidé de faire une allée, de poser des pavés et de disposer les fleurs d'une certaine façon. L'infinie variété de jardins s'explique par l'impulsion que chacun d'entre nous lui donne. Vous avez des jardins qui témoignent d'une certaine rigueur et d'autres qui expriment une totale liberté ; tout cela donne des impressions différentes. Mais à partir du moment où l'homme est intervenu, quelque chose d'important a changé

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 10:41

Le vitrail : hier et aujourd’hui


Vitraux réalisés par l'Atelier de Jean Mauret
Interview de Jean Mauret, maitre-verrier

MDG :
N'y a-t-il pas eu aussi une évolution historique dans la conception des vitraux ?

J.M. :Si, tout à fait. A partir du 14e siècle, les choses se précisent dans ce sens, c'est-à-dire qu'on privilégie les personnages et les thèmes. Puis au 16e siècle, avec la Renaissance, le vitrail devient véritablement le support d'un sujet. La lumière pénètre bien à l'intérieur, mais en réalité le spectacle est sur le vitrail et le devient encore davantage au 20e siècle avec des sujets religieux beaucoup plus marqués.

MDG : Aujourd'hui, beaucoup de verriers font des vitraux abstraits. N'est-ce pas une façon d'échapper à ce danger du tableau figuratif qui capte trop d'attention sur lui, au lieu de contribuer sciemment à l'éclairement de l'édifice ?

J.M. : Pas du tout. On peut avoir des vitraux figuratifs mettant en scène une histoire, dans lesquels la lumière joue son vrai rôle, et vice versa des vitraux abstraits dont le sujet et la forme ont une telle présence que la lumière passe au second plan.




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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 10:23
 
 
 
    
L'essor du vitrail français contemporain
   Cliquez pour agrandir
Vitrail de Gilles Rousvoal

Le vitrail d'aujourd'hui est caractérisé par une quête de nouveaux chemins riches en idées. En France, au cours des dernières années, il a pris un grand essor, qui lui a valu pour ainsi dire d'être "redécouvert" en 1992 au niveau international, comme a pu le reconnaître un Andrew Moor, expert international pour le vitrail contemporain.

Pendant de longues années, un groupe d'artistes allemands avait exercé une influence décisive à l'échelle internationale. Le monde du vitrail accordait une attention particulière à l'importance que ce groupe attachait aux qualités spécifiques de l'espace, de la matière et de la lumière d'un édifice donné. Mais dès à présent, les positions sont redéfinies et de nouvelles approches s'esquissent visant à élargir le champ d'expression esthétique du vitrail en conférant une plus grande liberté au langage individuel de chaque artiste.

Le cadre du renouveau du vitrail français est cependant particulier.
En effet, en France, la plupart des vitraux contemporains se trouvent dans des édifices religieux ; l'art du vitrail a moins su s'imposer ici dans le domaine profane que ce n'est le cas en Angleterre ou aux Étas-Unis par exemple. En revanche, les impulsions qui, vers le milieu de ce siècle, émanèrent de l'Église, étaient extraordinairement fortes et ont permis au vitrail français d'occuper une place de premier rang dans l'histoire de la création artistique contemporaine
.

Alors qu'en Allemagne on suivait encore les anciens exemples en insistant sur la fonction didactique du vitrail et que l'on vilipendait l'art moderne dans les espaces sacrés, les pères dominicains Marie-Alain Couturier et Raymond Régamey s'efforçaient de se dégager d'un vitrail de qualité moyenne racontant des histoires pour parvenir à un véritable art chrétien vivant et par là moderne. C'est ainsi qu'à la suite des vitraux de Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Assy furent créés entre autres ceux de la Chapelle du Rosaire à Vence par Henri Matisse (1947-1951), de l'église des Bréseux dans le Jura par Alfred Manessier (1948) et, pour l'église du Sacré-Coeur d'Audincourt, d'abord la frise en dalles de verre de Fernand Léger (1950) et ensuite les murs en dalles de verre de Jean Bazaine pour la chapelle baptismale (1954).

Ces oeuvres allaient avoir un grand impact en Suisse et aussi en Allemagne : Alfred Manessier, qui avait créé aux Bréseux les premiers vitraux non-figuratifs destinés à un édifice religieux ancien, obtint de nombreuses commandes dans les deux pays, et grâce à Audincourt, la technique de la dalle de verre prospérait en tant que principe majeur de l'architecture moderne. Et comme les réglementations théologiques sévères auxquelles étaient soumis les vitraux ne s'appliquaient pas aux murs en dalles de verre en tant qu'éléments architectoniques, ceux-ci favorisèrent plus particulièrement l'entrée de l'art non-figuratif dans les espaces sacrés.

Cliquez pour agrandir   
vitrail de Claude Viallat

En France, entre-temps, l'on commençait, par contre, à se poser la question de savoir dans quelle mesure l'art religieux pouvait être moderne et quelle fonction évangélique pouvait bien exercer l'image dans l'église. La reconnaissance ainsi exprimée d'un pouvoir propre de l'image soulevait plus d'une résistance. On aspirait de moins en moins à des solutions grandioses, et bientôt ceux qui prônaient des créations plus modestes, axées plus vers le décoratif que vers des contenus abstraits ou figuratifs se voulant porteurs d'un message important, tinrent le haut du pavé comme cela se manifeste dans bon nombre d'églises romanes et gothiques.

Cependant, au cours des dernières années, d'autres représentants reconnus de l'art contemporain ont pu développer de nouvelles idées dans le domaine du vitrail et grâce à leur collaboration avec des maîtres-verriers expérimentés, ont entamé un processus qui vise des effets de lumière des plus différenciés dans le cadre de l'architecture et encourage visiblement les potentialités créatrices dans l'usage du verre.

L'action des Monuments Historiques, ainsi que celle de certains diocèses, a contribué de manière décisive à cette nouvelle orientation.

Lors de l'attribution des commandes, deux attitudes différentes sont adoptées : soit, conscient de la responsabilité pour l'édifice, il est demandé une retenue respectant le cadre donné, ce qui limite a priori le cercle des artistes, soit on risque l'aventure en visant l'exceptionnel, voire même le chef-d'oeuvre qui en impose.

Il est d'un usage courant aujourd'hui de répartir une commande sur plusieurs artistes. Cela procède d'une bonne intention et, selon l'édifice dont il s'agit, cela peut avoir du sens, mais comporte toujours bien des risques. Il est en effet difficile, à partir d'une simple maquette, de savoir si les artistes parviendront avec leurs oeuvres à une véritable polyphonie soutenue par l'architecture ; bien trop vite ce genre d'expérimentation débouche sur une addition de monologues, ce qui n'est pas dépourvu d'un certain intérêt, mais n'est pas forcément profitable à chaque enceinte.

 
 
 
   
       
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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 10:17





Le vitrail

Il n'y a pas de définition précise du vitrail.

L'historien Jean Lafond le définissait ainsi : "Le vitrail est une composition décorative qui tire son effet de la translucidité de son support. N'essayons pas de préciser davantage : la définition risquerait de laisser de côté les plus anciennes comme les plus récentes manifestations d'un art qui n'a pas encore dit son dernier mot".

L'on peut lui opposer celle qu'a donnée un autre grand historien du vitrail, Louis Grodecki : "Le mot "vitrail" a pris peu à peu un sens précis et désigne actuellement une clôture de baie, généralement de fenêtre, faite de verre à vitre découpé suivant une composition décorative ou figurative et assemblée au moyen de plombs. Par ce principe d'assemblage, le vitrail se distingue des clôtures en vitres non découpées (vitrages), des assemblages, au moyen de ciment armé, des verres très épais (dalle de verre), des assemblages de verre collé, superposant plusieurs feuilles en épaisseur ("les gemmaux", verre collé)."

 
 
 
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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 11:04




La lumière porte à expression tout ce qui est matière et le vitrail la filtre,
 la rythme, la colore; il doit la maîtriser pour en faire une symphonie
 qui touche celui qui s'en approche.
J.Mauret

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