L'Odyssée de Pi :
Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable
Film en 3D,
L’adaptation du livre de Yann Martel était considérée comme infaisable. Ang Lee livre un surprenant conte initiatique, bien plus sensible et torturé que le film familial attendu.
Sur la forme, L’Odyssée de Pi est donc une franche réussite que l’on doit essentiellement à la qualité de la mise en scène et des effets spéciaux, en particulier le tigre dont le rendu à l’écran est assez bluffant. Mais là n’est pas la seule force du film. En effet, celui-ci se démarque également sur le fond par le biais du voyage extraordinaire de Pi. Un voyage physique tout d’abord puisque le personnage est livré aux lois de la nature et l’enjeu de son périple n’est ni plus ni moins que sa survie. Mais aussi un voyage spirituel puisque plus le film avance, plus on découvre la foi du jeune homme. D’ailleurs, c’est sur cette foi que l’histoire insiste et non sur les différentes religions évoquées à certains moments du récit. Effectivement, bien qu’il y ait des références évidentes à plusieurs religions, le film ne se revendique en définitive d’aucune en particulier. C’est un aspect que j’ai bien apprécié car je trouve que les références aux religions dans les films sont souvent assez maladroites alors qu’ici le traitement se veut simple et plutôt intelligent. Enfin, côté casting, je tiens à saluer la prestation tout à fait convaincante de Suraj Sharma. Pour un premier film, il s’en sort vraiment pas mal.